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L’ARTISTE ET L’ŒUVRE MUSICAL

parler des pièces d’orgue et de la célèbre fugue pour piano, les Béatitudes viennent donner à ce critique un éclatant démenti. En effet, la deuxième partie de cet oratorio : Bienheureux ceux qui sont doux parce qu’ils posséderont la terre, ne peut être considérée que comme une fugue dont l’exposition est parfaitement régulière, avec son sujet :


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Le ciel est loin La terre est sombre _ Nul rayon _ n’y luit_;
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son contre-sujet, ses entrées successives et son développement classique, jusqu’à la venue du quintette consolateur en , dont la chaude mélodie descend des hauteurs comme un véritable rayon d’espérance ; le chœur, conquis, se mêle aux solistes et complète l’impression par une coulée chromatique d’une exquise tendresse, puis, la Voix du Christ, récitant le texte même de l’Évangile, vient conclure ce bel ensemble.

Le troisième Chant, c’est celui de la douleur : Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Sur une sorte de glas continu s’expose, en fa dièze mineur, le thème principal d’un andante en cinq parties, d’allure sombre et tristement concentrée, bien que peut-être encore un peu théâtrale. Les divisions paires, encadrées