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CÉSAR FRANCK

À la suite de cette belle exposition paraît une première variation dans laquelle la phrase que l’on vient d’entendre se reproduit fragmentairement, en ce sens que les périodes II, IV et VI tombent, seules les périodes impaires y sont traitées, et déjà la septième s’arroge un rôle plus important que celui d’une simple coda.

La deuxième variation est plutôt une émanation harmonique (selon Beethoven) qu’un commentaire du thème, cependant elle développe très clairement les périodes I et IV, mais bientôt c’est la septième seule qui occupe le discours musical ; la troisième variation s’en empare et la tire péniblement de l’obscurité où les autres périodes avaient tenté de la reléguer, pour la faire monter ensuite graduellement vers l’éclat final où toute la puissance de l’orgue l’impose, triomphant enfin de ses compagnes en une péroraison toute joyeuse de la tonalité reconquise.

C’est ce triomphe que le père Franck voulait nous expliquer par ces mots, incompréhensibles pour nous qui ne connaissions pas encore la pièce : « Vous verrez, le vrai choral, ce n’est pas le choral ; il se fait au courant du morceau ».

Les deux autres, en si et en la, conçus également dans le style de la grande variation, ne sont pas moins beaux, mais il serait abusif de les analyser ici et le premier suffira pour démon-