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CÉSAR FRANCK

Je crois que cette infériorité esthétique est, pour une grande part, attribuable à la flagrante médiocrité des poèmes qui lui furent offerts, poèmes ne dépassant pas la portée du livret d’opéra historique qui agonisait déjà à cette époque, mais, il faut bien le dire aussi — et ceci n’est rien moins qu’un reproche… — le génie de Franck n’a jamais rien eu de théâtral.

Théâtral, il ne le fut point en sa vie, bien moins encore en ses œuvres ; comment donc aurait-il pu concevoir une musique destinée uniquement à l’effet de scène, à la captation des suffrages d’un public par tous les moyens, seul canevas que ses poèmes pouvaient lui fournir ? Il était trop sincère et trop consciencieux pour que la pensée d’un art de ce genre pût même germer en son esprit. Il se contenta donc de faire de la belle musique sans chercher une nouvelle expression dramatique qui ne pouvait lui être suggérée par les textes mis à sa disposition.

Il eut cependant un premier moment d’emballement (qu’on me passe cette trivialité) sur Hulda, mais, chose à remarquer, ce qui le séduisit tout d’abord, ce fut le ballet, qui était encore de la musique symphonique.

Aussi écrivit-il ce ballet tout d’une traite, en même temps que le prologue, qui n’existe plus dans la partition actuelle et a été remplacé, on