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CÉSAR FRANCK

et c’est à ce moment qu’il prend toute sa signification et nous enveloppe de sa victorieuse personnalité jusqu’au carillon final.

Tout autre est la construction du Prélude, aria et final, dédié à Mme Bordes-Pène et exécuté par elle pour la première fois au concert de la Société Nationale du 12 mai 1888. Cette œuvre apporte à la forme-sonate autant d’éléments de rénovation que la précédente en apportait à la conception du prélude-fugue.

Le prélude de celle-ci a pour thème une longue phrase en quatre périodes d’une inspiration étonnamment soutenue, elle se répète au ton relatif vers le milieu de la pièce et reparaît à la fin en mi majeur, ton principal, mais avec de légères modifications. On reconnaît ici la forme andante de sonate.

L’aria est la double exposition d’une simple et tranquille mélodie qui se meut de la bémol majeur à la bémol mineur, encadrée par une introduction courte et une conclusion qui reparaîtra dans le final.

Quant à cette dernière pièce, elle revêt l’aspect et présente l’ossature essentielle de la forme-sonate, avec cependant cette différence que la tonalité principale n’y apparaît pour la première fois que lors de la réexposition du second thème et se maintient sans changement