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L’ARTISTE ET L’ŒUVRE MUSICAL

Peu s’en fallut même que le chœur final de la première partie ne subit le même sort. Les musiciens de l’orchestre, rebutés par les doigtés du ton de fa dièze majeur, et suivant, du reste, une habitude chère aux exécutants d’alors vis-à-vis des débutants (Franck était, hélas ! à cinquante ans, un débutant devant le public…), les musiciens de l’orchestre, dis-je, déclarèrent ce final inexécutable. Le maître se refusa toutefois avec énergie à pratiquer cette nouvelle mutilation et l’exécution se ressentit déplorablement de cette mauvaise volonté de l’orchestre.

Rédemption ne formait que la seconde partie du concert spirituel dont la première partie était ainsi composée :

xxx Psaume : Cœli ennarrant C. Saint-Saëns.
xxx Air du Stabat Mme de Grandval.
xxx Deux airs avec chœurs, extraits de Fiesque    E. Lalo.
xxx Duo du Stabat Rossini.


L’oratorio de Franck fut médiocrement rendu ; les chœurs ne chantèrent qu’à peu près juste et Mme de Caters, qui n’avait accepté d’interpréter les airs de l’Archange, « cette musique bizarre et sans effet », qu’à la condition de se dédommager par les cantilènes à succès de Rossini,