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CÉSAR FRANCK

sonate, et, au cours de ce développement gravitant autour d’ut majeur, point central, le rythme et les dessins employés précédemment pour peindre la bestialité païenne semblaient sourdre, timidement d’abord. Après la réexposition des deux idées en la et ut majeur, s’établissait, comme une exposition terminale, la mélodie rédemptrice descendant des hauteurs de l’orchestre jusqu’aux basses, en fa dièze majeur, ton triomphal ; bientôt elle infléchissait en la majeur, tonalité moins lumineuse, comme pour se mêler à l’allégresse initiale des hommes ; mais ceux-ci, refusant les bienfaits divins, se replongeaient de nouveau dans l’égoïsme et dans la haine, et le morceau se terminait par une courte reprise du thème païen se perdant au loin dans les ténèbres du ton de la mineur.

Le plan poétique et musical de ce morceau était vraiment tout à fait admirable… ; on pouvait seulement regretter, outre certaines longueurs dans l’exécution, que la valeur intrinsèque des deux idées fondamentales ne fût point tout à fait à la hauteur du sujet à exprimer.

Franck le sentit, il refit le morceau de fond en comble, et il fit bien…

La troisième partie, sauf le chœur qui l’ouvre dans la seconde édition et qui ne figurait point dans le plan primitif (j’en donnerai tout à l’heure