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CÉSAR FRANCK

rielle et spirituelle, la première opérée par la venue du Christ sur la terre, la seconde, obtenue dans les temps futurs par le moyen de la prière. Cette conception était bien en harmonie avec les idées du maître, qui en faisait volontiers l’exégèse en soulignant celle-ci de chaudes et enthousiastes paroles.

Quant à la musique, ayant été le témoin journalier de son éclosion, je m’efforcerai, malgré la naturelle partialité qu’on éprouve pour l’enfant qu’on a vu naître, d’en parler avec justice et sincérité.

Cet oratorio a une histoire, et je crois qu’on ne lira pas sans intérêt les détails que j’en puis rapporter de visu, détails qui seront à la fois un enseignement pour les compositeurs et une leçon pour leurs élèves.

À peine en possession du poème, Franck, interrompant la composition des Béatitudes déjà commencée, s’attela à la réalisation musicale avec une ardeur telle que, malgré le peu de temps qu’il pouvait consacrer à son travail, l’œuvre se trouva terminée au bout de six mois.

C’est ici le lieu de dire qu’il existe de Rédemption deux versions assez dissemblables ; si la deuxième offre de plus que l’autre un beau chœur et l’admirable intermède symphonique qui est maintenant au répertoire de tous les concerts,