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CÉSAR FRANCK

de la musique religieuse, sort absolument, en raison de son allure dramatique, du cadre liturgique de la véritable musique d’église ? Ne trouvons-nous pas les mêmes pompes et grandiloquences, un peu trop conventionnelles, aux mêmes endroits ? Mais ne trouvons-nous pas aussi, sans vouloir, je le répète, établir un vain parallèle esthétique entre les deux œuvres, que, si Franck tombe dans les mêmes erreurs que son grand ancêtre, en ce qui regarde la liturgie, sa messe se rapproche cependant davantage, en certains passages du Kyrie, du Sanctus, de l’Agnus surtout, de ce qui doit être considéré comme le véritable style de la musique d’église ? Et c’est en ce sens que j’avais osé désigner Franck comme un continuateur du maître de Bonn quant à la musique religieuse, puisque, partant des mêmes procédés conventionnels, l’auteur de la Messe à trois voix semblait tenter une évolution qui ne trouvera point chez lui un complet aboutissement dans ce style spécial de la musique d’église, mais qui aura son plein effet dans ses oratorios et même dans sa musique symphonique.

La Messe de Franck est cependant malgré tout une œuvre inégale, et la description qu’en fait M. Ricciotto Canudo, critique italien, ne manque pas de justesse : « Dans la Messe »,