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L’ARTISTE ET L’ŒUVRE MUSICAL

Quant au Panis angelicus, passé, sous de multiples déguisements, au répertoire courant des maîtres de chapelle, il ne fut intercalé dans la Messe qu’en 1872, lors de la publication de celle-ci par la maison Repos, rue Bonaparte.

Du Kyrie, simple et douce prière, et du Gloria dont certains passages sont vraiment vulgaires et indignes de la main qui écrivit les Béatitudes, je ne parlerai point ; ils rentrent dans l’ordre de ce qu’on était convenu alors d’appeler la musique religieuse parce qu’elle était plaquée sur un texte latin.

Le Credo, beaucoup plus et beaucoup mieux travaillé, offre cette particularité d’être conçu et disposé musicalement en forme de premier mouvement de sonate, l’exposition se faisant en ut mineur et amenant une seconde idée en sol majeur sur les paroles : Et incarnatus est, la scène du Calvaire et la Résurrection étant traitées comme développements du thème initial. Mais, au moment de la réexposition, c’est une transformation de la seconde idée qui prend, dans la marche de la sonate, la place du premier thème, sur les paroles : Et in spiritum sanctum, et continue — un peu trop longuement — en développement terminal jusqu’au retour de cette seconde idée sous son premier aspect, afin de caractériser la formule d’espérance chrétienne :