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L’ARTISTE ET L’ŒUVRE MUSICAL

tales qu’elles dénotent ; la première est intitulée Eglogue, op. 3, et, en sous-titre : Hirten-Gedicht ; elle est dédiée à la baronne de Chabannes et parut en 1842 chez l’éditeur Schlésinger. L’exposition de la phrase pastorale en mi bémol qui est le chant du pâtre, donne lieu à de curieuses combinaisons d’écriture pianistique dont nous retrouverons des traces dans la dernière manière. Comme Weber, Franck avait les mains fort grandes, il lui arrive, en conséquence, fréquemment d’écrire des accords qui exigent un extrême écartement du pouce au cinquième doigt ; certains passages, en raison de ces écarts, sont donc assez difficiles à noter sur deux portées, surtout lorsque, comme dans cette Eglogue, s’y interpose une mélodie à diviser entre les deux mains, mélodie assez difficile à discerner au milieu du fouillis de notes et d’accords qui l’environne. À cette époque, Liszt seul avait osé inaugurer l’écriture de piano sur trois portées, mais les compositeurs inconnus comme l’était alors le jeune César-Auguste, n’étaient point autorisés par les éditeurs à se permettre cette licence, aussi l’exécution de ces pièces de Franck devient-elle parfois vraiment ardue, en raison de leur présentation plastique. Combien plus claire eût apparu aux yeux du lecteur la fréquente exposition du second thème, si elle eût été notée ainsi :