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LUDWIG VAN BEETHOVEN

Kyrie représentant l’Esprit saint, troisième personne participant à la même divinité que les deux autres, s’établit à la troisième fonction harmonique, la sous-dominante, comme trait d’union des trois représentations d’un Dieu unique.

Le Gloria s’impose brillamment par une fanfare de trompette confiée aux contralti du chœur. Il importe de faire sonner dignement ce motif-type au travers du fracas de l’orchestre ; c’est au chef à s’arranger pour cela… Après le cri de gloire, tout se calme subitement sur les mots : pax hominibus, etc. ; et c’est déjà comme l’esquisse, en ses degrés essentiels, du grand thème de Paix qui conclura l’œuvre. Nous ne pouvons détailler tous les versets du Gloria, mais notons en passant, sur le Gratias agimus tibi, l’apparition d’un dessin mélodique qui deviendra cher à R. Wagner, principalement dans les Maîtres chanteurs et la Walkyrie. La sonnerie de trompette, qui sert de pivot à tout ce morceau, se fait entendre presque constamment, toutes les fois, au moins, que les paroles désignent un appel à la force ou un symbole de puissance. On peut regretter que la fugue finale sur : in gloria Dei patris, ne soit pas plus différente de ses congénères, et s’étale, sans plus d’intérêt que les fugues écrites sur les mêmes paroles par les maîtres de chapelle de l’époque. C’est le point faible de l’œuvre.

Avec le Credo, nous rentrons dans la cathédrale pour n’en plus sortir. — Et n’est-ce pas, même plastiquement, une vraie cathédrale, que ce Credo, ce monument sublime de la foi catholique, avec sa division, si tranchée, en trois nefs, celle du milieu aboutissant à l’autel du sacrifice : Et Homo factus est ? — L’ordonnance de