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LUDWIG VAN BEETHOVEN

La Sonate op. 111, la dernière grande œuvre de forme-sonate pour piano, est divisée en deux parties, la première, très régulière dans la forme premier mouvement avec deux idées bien différemment caractérisées ; la seconde, intitulée Arietta (dans la mesure assez inusitée de 9/16), amenant quatre superbes variations et un important développement final.

LES QUATUORS

C’est incontestablement dans les derniers quatuors et dans la Messe solennelle que le génie de Beethoven se manifeste de la façon la plus neuve et la plus complète. Aussi, tandis que toute la seconde manière fournissait le répertoire ordinaire des concerts d’orchestre et de musique de chambre, les œuvres en question restèrent-elles longtemps — très longtemps — incomprises, ou même pis : mal comprises… Leur portée artistique dépasse encore notre vingtième siècle.

Nous allons nous efforcer cependant d’en examiner la signification musicale, telle, du moins, que notre faible compréhension a pu nous la représenter.

XIIe Quatuor, op. 127, composé en 1824. — Le premier mouvement, par l’uniformité de son rythme et par la pénétration d’une idée dans l’autre, paraît, en raison même de sa monorythmie, se soustraire au plan habituel de la sonate. Il n’en est rien. Le thème d’ introduction est là, pour fournir l’influence contraire, nécessaire dans cette forme de composition. Ainsi, bien loin de rester, comme dans les œuvres antérieures, un prélude passif, l’introduction vient jouer un rôle de première impor-