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moins soupçonnés, cherchés, ou encore ignorés. Percer un mystère, arracher un masque, dépister l’anonyme, deviner le sphinx ! quoi de plus charmant, de plus piquant, de plus amusant même ? …

— Quoi ! ce livre signé de tel nom est de tel écrivain ? Nous ne l’eussions jamais cru !…

— Vraiment ! ce Courrier de Paris si malin du vendredi soir, signé X., est de M. Z… ? Pas possible ! qui l’aurait supposé ?…

Mlle R…, cette actrice blonde et rose qui chante si joliment le couplet au petit théâtre de…, a d’abord été femme galante sous un premier nom, danseuse de bal public sous un deuxième, et sa mère est toujours fruitière à la halle, sous son nom véritable ! … — Voilà qui est particulier ! Depuis six ans le feuilleton de mon journal signé A…, et dont je dis toujours du mal devant B…, est précisément de ce même B…, qui ne s’en était pas vanté, le traître ! et qui me laissait dire…

N’est-il pas tout à fait curieux, attrayant, utile même, d’avoir sous la main la clef de tous ces mystères journaliers, et de pouvoir à loisir dénouer le cordon de tous ces masques soi-disant impénétrables, mais qui, en somme, ne tiennent tous que fort peu sur le visage de leurs propriétaires, ou mieux de leurs emprunteurs ? Voyez certaines figures à nu ; regardez les sans fard et sans poudre. Lisez dans les yeux mêmes de ce romancier célèbre si l’esprit de ses