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fut un des premiers à s’enfuir. Heureusement que, dans les mémoires du temps, il est question d’un autre d’Haussonville qui se conduisit plus résolûment ; c’était, je crois, à Fontaine-Française. La journée, qui avait été chaude, demeurait douteuse. On conseillait à Henri IV de se retirer. « Non, je n’en ferai rien, dit-il, voyez comme ce brave d’Haussonville se défend vaillamment ; je ne le laisserai pas écharper sans le secourir. » Il engagea effectivement ses troupes une dernière fois, et ce mouvement décida le gain de la bataille. Mon père aimait à citer les charges importantes que les chefs de notre famille ont occupées en Lorraine, entre autres celles de Sénéchal, de Grand-Maître de l’artillerie et de Grand Louvetier ; enfin, il me disait, si j’ai bonne mémoire, que la famille d’Haussonville était comptée parmi les familles appelées les petits Chevaux de Lorraine, par opposition aux grands Chevaux. Ces familles composaient ce qu’il y avait de plus distingué dans la noblesse de cette province. Les dénominations de grands et petits Chevaux de Lorraine sont de pure fantaisie. Elles n’ont jamais impliqué un privilège ni une suprématie quelconque. Les familles appelées grands Chevaux de Lorraine étaient au nombre de quatre : les Ligneville, les du Chatelet, les Lenoncourt et les Haraucourt. À l’exception des Ligneville, elles sont éteintes. La dernière madame de Lenoncourt était une sœur de