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L’HOMME

vous occupe fort l’attention. C’est la première entreprise à laquelle vous assistez d’assez près, le malheur veut qu’elle nous soit devenue funeste…

Le jeune homme, immobile, regardait toujours l’ennemi.

— Et nous désirons tous entendre votre jugement, continua Coligny, afin d’y répondre, et qu’en semblable action vous ne commettiez point nos fautes, s’il s’en trouve.

Au signe du vieillard, les capitaines accourus avaient fait un cercle. Et tandis qu’insensiblement cette jeune chair en émoi reprenait son calme, l’Esprit qui avait tout vu, la conscience libre « et sans peur » qui venait d’apaiser la chair écarta les lèvres et parla.

— Si l’on m’avait consulté, dit le prince, je me serais opposé à cette attaque comme à Loudun. Nos troupes étaient trop divisées, celles des ennemies trop jointes ; c’était leur point fort. (Coligny, rêveur, approuvait) Aussi avais-je bien pensé, continua impassiblement le jeune homme, que nous nous amusions trop à Niort au lieu d’assembler nos troupes, puisque l’ennemi amassait les siennes. Pour combattre à cette heure, nous avons perdu les gens à crédit.


Exactes, sages paroles qui devaient faire leur tour de France. Les vieux capitaines, ceux qui s’étaient poudrés aux routes d’Italie, se les répétaient comme « les seules raisonnées » qu’on eût