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L’ENFANT

Elle éclata de rire, découvrit ses dents, toutes bien rangées, en habits de mai, comme des demoiselles qui feraient ronde, et puis tout à coup baissa les yeux.

— Vous me tracassez au dedans.

— Pourquoi cette bouche nouvelle ?

— Nous faisons mal.

Il fut effrayé, sans comprendre :

— Eh bien, il ne faudra le dire à personne.

— Oui, notre secret.

Ce mot les fit orgueilleux, ils se regardèrent comme des gens d’âge.

— Après mon partement, vous penserez à moi ?

— Toujours.

— Jusqu’au 1er août que les savetiers prennent leur bouillon, dit-il en la badinant ; mais n’importe ! faisons ménage : je suis le laboureur…

— Vous êtes le laboureur, et moi sa commère ; j’ai rangé la maison, les petits petiots sommeillent…

— Avant la retirade du soir et la prière, dit-il, on jouerait un peu. À quoi jouer ? C’est à vous à dire ; les garçons ne s’amusent qu’à l’escrépét ou à la matole.

— On jouerait sur l’herbe au cluquét.

— Oui ! au cluquét, le jeu que m’apprit M. le Cardinal !

— Le cardinal, rit-elle. Vous avez de la lune, au moins. Prenez garde que les sergents vous entendent. Pour le cluquét, mon mari, faut un peu d’herbe.