restier des Basses-Vosges, le descendant sauvage de ces petits chevaux fous au nez de renard, aux épaules chargées, au poil abondant, aux jambes fermes, qui broutaient autrefois les arbres en compagnie des urus et des bisons d’Austrasie : l’onagre.
— Yam ! Hénric ! yam ! (Allons ! voyons !) Il y avait au bout de la cour un fossé bordé de cabanes pour l’élevage des perdreaux. Le cheval, comme un vif esprit, sauta le fossé, les planches, traversa le parc et vint s’arrêter court à la pointe du soulier de la reine, le chanfrein bas, l’épaule sèche, avec ses quatre pieds durs enfoncés en terre comme des piquets. L’enfant n’avait pas frémi.
— Te voilà cavalier ! dit-elle en le baisant. Et vive Dieu ! petit, si tu t’envoles de ce pas sous les pastilles des canons, il fera chaud un jour sous ta cornette !
Entre temps, non loin du manège, les escrimeurs
gascons de ce Béarn où pour un épi germait
alors une épée, de jeunes et vieux maîtres,
capitaineaux de fortune aux manoirs en débris,
agaciers, chiches, rogneux, les Escanecrabes, les
Etcharry, les Montbardon, les Parlebosc, les Poupas,
toute l’héroïque séquelle des maigres chats
qui lappaient en attendant mieux les fonds de
marmites du château, vingt hommes qui avaient