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LE ROI

tendus, les manœuvres de son armée, ses murmures de foule et ses chocs d’armes lui semblaient un glas continuel, l’avertissement dans des cloches qu’une ville entière mourait par lui.

Bientôt il n’y tint plus. On le devina.

— Sire, dit le maréchal de Biron, vous allez manquer de rigueur envers les coupables ; Votre Majesté se trouve à mi-chemin entre les endurcis et les innocents, entre la miséricorde qui est à droite et le châtiment qui est à gauche. Garde à vous, sire, le salut est d’un seul côté…

Le Gascon qui avait bondi s’arrêta encore. Par les fosses de ses deux yeux, étincelantes, une lutte se devinait. Âme bousculée comme un champ de bataille, des anges y assaillaient des furies. À la fin le combat cessa.

— Il ne faut pas que Paris soit un cimetière, dit-il, je ne veux pas régner sur des morts.


D’un bond il disparut, et malgré les supplications de ses capitaines délia Paris du poteau. Préférant faillir aux lois militaires qu’à sa bonté, il accorda passeports aux femmes, filles, vieillards, malades, enfantelets et à tous les jeunes écoliers qui voudraient sortir. Une acclamation répondit ! Chaque cœur, chaque pierre de la ville frémit vers cet homme calomnié, vers ce maître inconnu encore, né des sucs du terroir français dans le vrai « parterre des lys ». La cité se débarrassa. Eut-elle conscience qu’un acte sublime, s’accomplissait ? On peut le croire. En congédiant