au garrot élevé, durs crins, ceil vif, amples jarrets, front de bouc et aux lèvres si petites qu’il eût pu boire dans un verre, armé de toutes pièces, coiffé d’un casque de charge empanaché de plumes blanches qui montrait son dédain de l’incognito, le Gascon trotta selon sa coutume au ras des eseadres, bataillons et bandes, pour forcer chacun à bien faire :
— Ayez l’œil sur vos capitaines ! Le moment venu, partez d’un air libre, les organes bien jouants dans la machine du corps, la bouche entr’ouverte sans serrer les dents, comme gas qui vont à la fête !
Passant de l’avant-garde aux ailes de l’armée, quelques hommes grondèrent, et un vieux gendarme du maréchal d’Aumont dit tout haut :
— Ils sont plus nombreux que nous.
— Tant mieux ! rit le Gascon : moins de gens, plus de gloire !
Le ralliement des escadrons après la charge le préoccupait, il vint à la cavalerie.
— Mes bons compagnons ! cria-t-il, si vous courez ma fortune, je cours pareillement la vôtre ! Je me dresserai tout à l’heure ou tomberai avec vous ! (il galopait le long des visages) Gardez bien vos rangs, je vous prie ; et si la chaleur du combat vous les fait quitter, pensez au ralliement qui sera le gain de la bataille ! (L’éclair de son épée entoura un point de l’horizon) Vous le ferez entre ces trois arbres, là-haut, qui forment une masse distincte en arrière de l’aile droite enne-