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LE ROI

atours. (Il salua un voisin plus vieux) Tête folle ne blanchit jamais ! Monsieur de Peysurdax, voici à votre écharpe un certain petit nom qui m’assure de votre goût. — Jeune comte de Rhodes, Apollon du camp, je n’ignore point où s’est posé votre amour, sur le sein de la plus mignote pucelette, églantier à peine verdi dont je tairai le nom aux jaloux. — Il termina la revue, parlant à chacun, riant et devisant sur les broderies des écharpes, saluant les vieux et pignant le nez aux plus jeunes, dévisagé par tous, en silence, d’un terrible regard d’adoration absolue. Soudain, des voix retentirent.

Une foule d’officiers se portait à l’entrée du camp. Le roi les vit ôter leurs chapeaux, faire mille cérémonies, virvoustes et saluades à la mode des gens de bien ; et comme il s’approchait à son tour, un gracieux visage par-dessus les autres lui sourit.

C’était madame de Gramont.

En robe blanche aux filures d’incarnadin, une gaze à la Romaine sur ses cheveux poudrés à l’iris, serrée dans une vertugale bouffante, un cerceau de linon à chaque épaule — deux ailes, — on eût dit qu’amenée au camp par une brise, ce souffle allait la ressaisir pour la rendre aux cieux d’où sa grâce semblait venue. Après le baise-mains, le Gascon, lui tenant le doigt, conduisit sa Dame à la ferme où était pour lors son logis. L’armée empressée suivait la Maîtresse et respirait son parfum simple et pur comme la fleur même ; elle le