cheval plongerent dans les vagues des lances et on ne sut d’un quart d’heure s’il était blessé. Là, deux cents fantassins tombèrent. Étourdi de tumulte, le régiment de Brigneux, passant le pied, courut demander secours au bataillon suisse, lequel tint honorablement ; mais les cavaleries de Rosny et du comte d’Auvergne, dévoilées sur tout leur flane droit, durent comme Brigneux s’abriter derrière. Atteint par cette trahison, le roi pâlissait à plâtre. Mayenne, trépidant d’espoir, envoya cinq cents lances pour rompre un côté des Suisses, mais ses lourds lanciers, jusqu’aux sangles, enfoncèrent leurs chevaux dans un noir et vaseux marais où le plus grand nombre avala un coup. La victoire n’en était pas moins balancée. En selle sur son huitième cheval, épuisé de cris, de jurements, de prières, un pan de sa barbe rouge flambé, la tête nue, les mains noires, sa jambe gauche blessée, branlante et comme morte enlicotée à de fortes boucles devant lui, le roi de Navarre accourut au secours.
— Je n’ai personne à vous donner ! cria-t-il de loin à Rosny.
— Sire, dit quelqu’un, vous vous trompez.
Le fils de Coligny, Châtillon, lui montra un remous lointain dans l’armée.
— Qu’est cela ? Tout, devant cette chose, s’écartait, faisait silence ; c’était comme une terreur qui s’avançait.
— Le cercueil…
Désignée pour aller charger à son tour, la com-