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LE ROI

ceint par le milieu d’une écharpe blanche et orné à l’endroit où posait la tête d’un grand chapeau d’officier. Henri s’arrêta.

— Qui est celui, demanda-t-il, que la mort a couché en cet appareil ?

— Notre capitaine, sire.

— Son nom ?

— Nous l’appelions sans rien plus « le capitaine picard », dit un enseigne, de ce qu’il était né en Thiérache, ainsi que lui-même vous le répondit autrefois, lorsque vous le fites retirer des rangs pour montrer aux troupes l’homme qui avait osé vous combattre.

Le roi se rappela ce vaillant, ex-catholique, jadis son ennemi, qu’il avait nommé capitaine d’une compagnie d’arquebusiers en souvenir des grands coups qu’ils s’étaient donnés par le visage au siège de Cahors.

Il se découvrit tristement :

— Que veulent dire ces cérémonies ? et pourquoi ce soldat n’est-il pas en terre ?

Le lieutenant s’avança :

— Nous avions formé le projet, sire, d’amener le corps du capitaine en Picardie.

— Il aimait tant sa province ! s’écrièrent des sergents gascons, il nous en parlait du lundi mátines sonnantes jusqu’aux vespres du samedi, et encore les jours de fêtes !

— En quel lieu tomba-t-il ?

— Au siège de Darnétal, répondirent cent voix ensemble ; notre capitaine picard y fut atteint