III
Tandis qu’il était encore à Darnétal, on vint apprendre au Gascon que Mayenne « amassait à Mantes une grandissime armée » dans l’espoir de le venir battre. Il sauta sur sa selle et vint loger sa petite troupe, le 8 septembre, en avant du confluent de la Béthune et de l’Eaulne, sur la lisière de la forêt d’Arques.
Il s’y fortifia, remédiant à son état numérique par des travaux de défense dont il fut, avec le maréchal de Biron, l’infatigable ingénieur. Pendant six jours, habitants et marins de Dieppe rompirent les gués, barrèrent les passages, creusèrent des fossés, bâtirent des parapets ; le roi n’abandonna point ses grosses bottes et ne cligna l’œil de ces six grands jours, il dormit seulement en envie, et retiré parfois à l’écart se piquait au sang le visage pour tenir ses nerfs en action.