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L’ENFANT

retour. Les soldats étrangers, pillards, coqueplumets, rodomonts, abattus sur nous comme gales, courent la vache et le manant, nous rançonnent, tellement qu’on nous voit réduits, par faute de vous, à manger du blé pilé à la turque. (Oc ! oc ! approuvait la foule) Tout cela pourrait se souffrir si nous avions l’espérance qu’un jour un prince de la meignée gasconne nous retirât du bourbier. Mais ne peut-il nous aimer s’il voit le point du jour dans une autre nation que la sienne propre qui est le valeureux pays de ses ancêtres. (La reine, émue, se souriait) C’est l’avis de M. d’Albret le vieux, c’est l’opinion du Béarn, c’est ce que disent les caquets des reposades de tous les bourgs, de tous les hameaux de là-bas, dont est : que cet enfant de Bourbon qui sera de sexe mâle et trapu naisse au milieu de nous qui le cajolerons comme nôtre. (Oc ! oc ! oc !) Et done, madame, puisque c’est exposé, laissez faire le reste à nous qui sommes forts de reins. C’est bon besoin, n’y a qu’à décider. Les Français, ici, se battent gaillardement comme toujours, leurs cœurs sont convoiteux de gagner la gloire, ils feront sans vous, laissez-les. (Oc ! oc ! oc ! oc !) Ce serait mal sage de discourir plus, les heures des parlements sont oiseuses : qui trop dit ne dit rien. Si nous avons été vifs, ayez égard, madame, aux complexions de Gascogne, nous sommes naturellement impatients. Venez, nous n’irons que le petit pas pour vous plaire. Si on vous cherche noise, vous nous reconnaîtrez aux coups. (Oc ! oc ! oc !) Les Gascons, vous le savez, 7