armements du duc de Lorraine sur la Meuse, posta un régiment des gardes à Meulan de manière à garder la Seine, et se faisant suivre seulement de quatre mille piétons et douze cents montures, marcha vers les pommiers de Caux et les garçailliers de Rouen pour se faire des camarades en Normandie.
L’épée en main, le morion sur le couvre-chef, allègre et simplet comme un capitaineau de fortune, il s’empara de Clermont, puis de quelques autres petites villes, rapidement, à la dague et à l’escalade, toujours sur les reins de l’ennemi, bien brave, bien découvert, en honnête homme. Il vint à Pont-de-l’Arche où on lui fit tant de bonhomies qu’il résolut de s’étendre. Ses cinq régiments à pied, de treize compagnies chacun, s’avançaient par les grandes routes en échiquiers deux pelotes d’enfants perdus à la pointe, une double colonne de dix compagnies de cinquante, soit cinq cents soldats, flanquaient la marche, et trois autres compagnies de même nombre, réunies au centre du régiment, formaient la réserve. Douze escadrons suivaient, d’arquebusiers à cheval, vivants et reluisants, forgés en selle, arçonnés, bouclés, sanglés, vissés, rivés, magnifiques : chaque capitaine de cent chevaux précédé par la troupe courante des arquebusiers à pied de l’Etrier, suivi de son cheval de main et de trois souffleurs de fanfares, ensuite le lieutenant, puis la compagnie par rangs de quatre, avec le guide porte-cornette au guidon de soie implanté dans