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LE ROI

assembla sa nouvelle armée, l’étourdit de discours gaillards, de familières caresses, d’éclats de rires et l’entraîna soudain, comme Lucifer ses sorciers, bataillant par les champs de Beauce, au galop, jusqu’à la campagne parisienne. Mille gentils-hommes accoururent, séduits par ces pipeaux héroïques. Étampes, Meulan, Poissy capitulèrent. Tout plia. Et les deux armées, essoufflées, mirent bas un instant les armes sur le plateau de Saint-Cloud. Le Gascon y alla un soir.

— Paris…

Le Sphinx de pierre grommelait au loin, réduit à ne se sauver que par le miracle ou le crime ; la violence prévalut : une sombre imagination s’éleva comme un feu subtil de ces pourritures de haine ; le 1er août, à son lever, on dit au roi de France qu’un religieux chargé de dépêches demandait à le voir et à lui parler. Il le fit venir, s’avança, prit les lettres, et reçut du moine « tout un grand couteau dans le bas-ventre ». Henri III, dégouttant de sang, retira le fer de la plaie, et tenant ses boyaux en mains s’alla coucher. La douleur lui rendit une âme. Il fit ouvrir les portes de sa chambre, entrer la noblesse, et serrant dans ses bras le cou du Gascon, supplia chacun de le reconnaitre après lui, « qu’il avait seul droit à la couronne de France, et qu’il ne fallait pas s’arrêter à la différence des religions ». Aussitôt sa tête roula ; ses yeux de monarque où s’étaient reflétés tant d’affreux drames rajeunirent en des souvenances ; ses lasses, lentes et longues mains