Page:D’Esparbès - Le Roi (1910).djvu/260

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
240
LE ROI

Là-bas, en Gascogne, le roi de Navarre instruisait ses troupes :

— Faut frapper de la lance horizontalement pour désarçonner le cavalier, blesser son cheval au flane, ou transpercer l’homme à la ceinture ; et donner le coup du haut en bas pour frapper la bête au poitrail et l’ennemi gisant ou à genoux. — Compagnons, la manœuvre !


Le duc de Guise, redoutant que le roi ne revint en force pour le chasser de Paris, assembla le peuple, le Parlement, visita les ministres étrangers, s’empara de l’Arsenal, de la Bastille et rétablit la police. Après quoi, poussé par les ligueurs, il réitéra ses propositions au vaincu qui jouait à Rouen. Sa corbeille de petits chiens accrochée au cou, Henri demanda une plume, le nomma par lettres patentes généralissime des armées françaises, et chacun attendit les États-Généraux de Blois où devaient se confirmer en octobre les titres nouveaux conférés au duc.


Là-bas, en Gascogne, le roi de Navarre instruisait ses troupes :

— Les compgnies de gendarmes doivent charger en haie sur un rang, d’abord au pas, ensuite au petit galop, puis à soixante pas se donner carrière à pleine course, tandis que les chevau-légers chargeront au trot comme les reitres, en bandes rectangulaires serrées, et ne se serviront du galop que pour talonner une fuite. — Compagnons, la manœuvre !


On parla beaucoup aux États, on n’y fit rien de bon. Mais le drame se précipitait. Le duc agitateur se plaignit de ce que la Cour rendait son titre de généralissime illusoire en donnant à