engagés. (Elle respira longuement) Je vous supplie de me dire si vous êtes prêt à m’aider dans l’accomplissement de ce vœu qui sauve mon honneur et anoblit votre goût pour moi. Quelque étrange qu’il vous paraisse, dominez votre fougue et ne brisez point mon espoir par vos fureurs emportées. Aussi vrai que vous êtes le premier gentilhomme en France, ma pensée n’est salie d’aucun faux orgueil. Je ne suis qu’un peu d’amour aux pieds de mon roi.
— Les vœux, dit-il, sont superstitions sauvagines qui nous viennent des temps barbares ; n’importe !
— Je vous le demande en grâce !
— Vous ne sauriez autrement me le demander, dit-il avec un sourire. Quel vœu fites-vous done ?
Toujours prosternée, la comtesse baissa la voix :
— Parmi les trophées gagnés à Coutras, outre les bijoux précieux, les dentelles, les plats d’argent, vous avez rapporté d’autres gages de la victoire.
— Trente grands étendards de belle soie toute blanche ! dit fièrement Henri.
— Eh bien, balbutia-t-elle, c’est là précisément qu’est mon vœu. Sire… sire… ne vous mettez pas en colère…
Et madame de Gramont ajouta d’une voix mourante :
— Je voudrais cette nuit vos drapeaux.