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LE ROI

Plusieurs de la « Cornette », trente jeunes cadets sans poil le voyant ruer au plus chaud s’élancèrent parmi les balles pour en faire ôter le Gascon ; Gallerande le prit par le faux du corps : « Arrière ! sire, vous courez danger ; ne voyez-vous pas qu’on vous guette ! » Le roi passa outre : « À quartier, messieurs ! (Un sang d’enthousiasme lui monta au front, son épée parut un éclair) Ne m’ollusquez pas, je veux paraître aujourd’hui ! » Tête nue, les armes faussées, il clamait au travers des glaives « Gascogne ! Provence ! Auvergne ! À toutes mains ! Sus aux ennemis du bon peuple ! Y en a-t-il parmi vous qu’on n’ait point nourris pour mourir ! En avant ! Action ! » Moissonnante, autour de son cheval, sa main gauche à travers la presse enfonçait de larges poignardades cependant que de l’autre poing son grand fer abattait les piques, broyait les morions, les têtes sous les morions, les vertèbres sous les crânes et les lourds chevaux sous les hommes. N’osant l’écarter, cent des siens le suivirent, leurs cent lames tendues en l’air, protectrices de celle du roi qui frappait seule. On s’écartait devant lui : cet incandescent visage au sourire rouge épouvanta la bataille qu’un mystérieux prodige ralentissait par ailleurs. C’est en vain, attaquant sans cesse, que le roi en chercha la cause. D’insolites vides, devant lui, creusaient les rangs ; des montures tombaient ; leurs cavaliers glissaient, raides ; et la terre à son tour exhalait la mort. C’étaient les survivants de l’  « Etrier », larves et couleuvres issues des