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LE ROI

Ce faisant, on le vit lui-même qui laissait son cheval, baissait le front. Les quatre mille hommes se mirent à genoux, avec leurs armes ; et non pas en latin, mais en bonne poésie française qui est la langue de la Force, dans un hurlement formidable, rauque et rythmé, comme une tempête aux larges cadences, les quatre mille hommes entonnèrent un sombre cantique, les beaux vers de Clément Marot !


Entendez le son de ces psaumes, dit au loin Joyeuse : voilà des trembleurs à moitié battus.

N’en croyez rien, monsieur, lui dit Lavardin ; les soldats du roi de Navarre font les pieux chevaliers, mais l’action venue, vous les verrez diables et tigres.


Il était neuf heures.

Pour la dernière fois, vivement, le Gascon étudia l’ennemi. Douze cents gens d’armes, près de Joyeuse, étaient formés sur trois rangs, en habits de parade, « empanachés de plumes de couleurs et armés de lances chevaleresques à banderole ». L’infanterie brillait à leurs ailes : à droite, deux mille arquebusiers ; à gauche, deux mille huit cents. Deux seuls canons. L’avant-garde, disposée de ce côté-là, comptait quatre cents lances et six cornettes de cavalerie légère. Les deux uniques pièces de cette masse furent un éclair pour le roi ; il bondit à ses artilleurs :

— Rosny ! Clermont-Gallerande ! Bois du Lys ! à vous !

Alertes, tous trois pointèrent. L’armée leva ses