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LE ROI

Les Romains et Grecs n’étaient pas nombreux, mais leur bande a couché à terre des multitudes. Les liseurs de grimoires savent que Pyrrhus se faisait honneur d’attaquer le monde avec huit mille hommes. L’histoire que j’ai dite est applicable à nous. Une courte armée se retourne en un bref instant, mais les foules sont lentes, comme vous avez pu voir. Notre Lonlenlas va venir. M. de Joyeuse a beau se faire suivre de douze mille badins, c’est un nouveau marié alourdi d’argent qui traine à la guerre, en coffres, les trésoreries de sa femme, et avant qu’il menacera nous aurons frappé ! (Sa voix mourut dans l’ardente huée des troupes) Donc, curée aux braves ! Il n’y aura si petit d’entre vous qui ne soit désormais monté sur vastes chevaux et servi en vaisselle d’or ! Aussi vrai que trois choses ne mourront jamais, qui sont le soleil, le feu et le cœur des hommes, l’ennemi est à nous, je le jure ! je le sens par l’envie que vous avez tous de combattre ! (Une rumeur de tambours, lointaine, précipita le roi en avant, il tira son épée soudain :) Mestres de camp, garde à vous !

Sa voix était changée. En une seconde, il devint tout flamme et tout nerfs :


Quart de conversion à droite !Marche !


D’Aubigné comprit. Destiné à tromper la terreur des troupes, le conte du roi, préparé, servait aussi la manœuvre, le mouvement le plus dange-