en bouteilles avant qu’il eût eu le temps de dire mon ami. Mais revenons à notre propos.
Quatre mille faces claires, déjà, souriaient au subtil Gascon.
— Tels chefs, tels soldats ! continua-t-il d’une voix forte. Ce général avait une armée à son image ; mais les longues troupes sont lentes, et lenteur est signe de lassitude. Longuement donc, lentement et lassement, ils vinrent se ranger par-delà frontières, en ordre de bataille ; mais la Germanie a des noms si revêches qu’il ne me souvient de ce lieu. (Tout embarrassé, le Gascon se gratta la tête ; on voyait qu’il improvisait) Sachez uniment qu’ils se présentèrent en si grand foule que leurs bataillons s’étendaient d’un côté du pays à l’autre, comme une roide corde d’arbalète. Ils étaient sur le champ quelque deux cent mille. habillés à la mode du mignon seigneur Lonlenlas, en pourpoints de toile d’argent, chausses de satin, plumails précieux, avec fusils gravés, canons à bonbons, drapeaux de dentelles, tout appesantis par leur nonchalance et fortune, et se bafouant et gaussant des autres qui n’étaient que quatre milliers, mais quatre milliers d’hommes trapus, agrestes, vifs comme des goujons dans la poêle. (Un grand silence montait des sombres troupes naïves, le roi satisfait piqua son cheval) Or done ! clama-t-il, voilà qu’au moment où les quatre mille gas se présentaient, le sempiternel général voulut faire tourner ses hommes pour qu’ils eussent l’en-