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LE ROI

quoi j’en usai ainsi vis-à-vis d’un homme qui faillit me tuer ?

— Aussitôt dans mon régiment, j’appris de vos soldats que cette action était simple.

— Pourquoi ?

Un geste de fierté, un sourire haussèrent noblement le capitaine :

— Parce que vous aimez les braves de n’importe quelle contrée, bande, ou religion ; et les officiers ajoutèrent en m’offrant le vin qu’il vous suffisait d’entrevoir une fois les gens de courage pour ne plus jamais les oublier.

— Or bien, fit le roi, c’est ce qu’on appelle toucher au cœur. Je vous prie, monsieur le capitaine, de reprendre votre place au rang. — Et pour ce qui est de vous autres qui doutiez de moi…

Mais comme il tournait sur sa selle, il ne vit que pâleurs et larmes.

Et spontanément, d’enthousiasme, les nobles qui étaient venus s’enrôlèrent.