la charge tumultueuse, éventrant les rangs, vint se rompre aux portes contre la brèche, où les derniers qui passaient encore, déglués de l’ombre et levés en foule les servirent à coups de dagues. « Toujours va qui danse ! » plaisanta le roi. Un ban de tambourin : la rue était gagnée.
C’est alors que la grande action commença. Une deuxième escadre, divisée par groupes de vingt chevaux, fermait les voies de la ville ; deux attaques semblaient nécessaires. Le Gascon, vite, réfléchit. Soudain, comme il grommelait, la porte minée sauta. Par son ouverture fumante un flot hennissant bondit, deux cents cuirasses s’élancérent, et les cornettes de Navarre, au feu des torches, resplendirent. « Vingt chevau-légers ! » rugit le roi. Il les sépara d’un regard, fit signe à Rosny, entraîna dix hommes, lui laissa le reste, et allant chacune dans sa direction, ces fortes escouades, d’un trot calme, s’enfoncèrent dans les deux rues. Impatients sous les balles qui criblaient la soie de leurs écharpes, les hommes de la première troupe éperonnèrent. Faute sans excuse : L’usage défendant aux chevau-légers de galoper, Rosny l’oublia. Sa bande prit le galop, puis le train roulant du tonnerre et disparut à un angle. Le Gascon qui partait à peine entendit cette galopade furieuse, mâcha deux ou trois jurements, pâlit, bomba ses reins et cassa de rage une boucle de son arçon. À travers le feu sans arrêt, lui en tête, il menait sa troupe au clin d’œil, froidement, d’une splendide allure cadencée. Les décharges déplà-