troupe et à cent cavaliers montés. Le roi de Navarre s’y arrêta de nuit à un quart de lieue de distance, et disposa l’ordre de l’attaque.
Deux pétardiers de l’artillerie de Gourdon et dix gardes s’en allèrent pour ouvrir passage, escortés de près par trente chevaux et vingt piques. Cinquante jeunes nobles de la Cornette Blanche commandés par Rosny et soixante soldats de la garde composèrent une troisième troupe. Le roi venait ensuite avec deux cents hommes, et un gros de mille arquebusiers fermait la marche. Ces hardis soldats, sourdement, purent s’approcher de la ville.
Il y avait trois portes à détruire, on y mit les pétards.
— Nargue aux rebelles, chuchota le roi, feu !
Trois détonations retentirent. Eclats de bois, nuage : les pétards n’avaient qu’entamé la porte.
— Vite, dit-il, laissez vos haches, passons !
Il rampa sous la brèche, disparut. Sa voix, de derrière la porte, monta tranquille et gaillarde :
— À vous autres.
Une couleuvre glissa, puis deux, trois, quatre. Mais le dixième homme se levait à peine qu’une clameur fouetta le silence, et que par cent portes broyées trois cents ennemis bondirent !
Aussitôt, la ville s’anima. Mille, mille croisées comme d’énormes yeux flamboyèrent, et d’étincelants regards en jaillirent, chargés de mort, par furibonds coups de mousquets. Une