et donner, la lutte commence ! Ce pays heureux se trouve être en méchant danger, un gâteau où chacun veut prendre, la proie enfin des guerres civiles. Sûr de votre appui, j’ai délibéré d’y mettre ordre. Vous me connaissez, je suis pauvre. Je ne promets point au soldat, après la campagne, une mestrise de camp ni de le faire vivre à chère ouverte jusqu’en ses vieux jours. La faim épousera la soif. Vous aurez comme votre maître vastes fricassées de pain sec, item perdreaux de Gascogne qui sont ails et oignons, et mangerez à mon service plus de cuirs de bottes que de pois au lard. (Il partit d’un grand rire qui gagna l’armée) Ainsi donec cria-t-il en tordant sa barbe, nous allons pour la paix finale investir quelques villes et exécuter maints rebelles, ce à quoi les Gascons s’entendent, eux qui se sont trouvés en autant de combats ou plus que guerriers d’Europe ! (Un frisson leva les plumails, des chevaux bronchèrent) Mirez-vous en moi, compagnons ! Malgré les flèches qu’on aiguisa pour me percer : assavoir que je fus badin, juponneur et forceur de filles, n’y croyez mie. J’aime le baiser pour ce qu’il chante, mais aucune femme ne brisa mes coudes, et lorsque la reine ma mère me parlait, c’était l’éclair aux yeux. Ai-je l’air bigorne, amolli et gras ? (Levé sur les étriers, il sembla plus maigre) Voyez, saupiquets, qu’avons fait la noce tous ensemble, et qu’il n’y eut dans nos assiettes ni rots de Corbeil ni le moindre angelot de Brie. Les minces mieux bondissent et la bague est pour le
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LE ROI