I
L’évasion du roi de Navarre avait effrayé la cour. À peine eut-il fui qu’on le devina, on le dévêtit de ses allures. Au lieu du gras petit seigneur toujours en sommes et en amourettes, on l’aperçut tel qu’il était : nerveux, de viande coriace, tout souffle et nerfs, avec ce sourire de par côté où n’y avait qu’astuce. Que va-t-il nous siffler ? pensèrent les Guise. Les craintes, les ambitions se firent signe, et la France trembla pour sa religion séculaire : la Ligue était née.
Le roi de Navarre s’en souriait. Au chaud dans sa Gascogne, il laissait la France se couvrir d’associations. Il les connaissait. Ces agitateurs qui prenaient le manteau de Dieu pour couvrir leurs vues politiques, ce catholicisme et ce calvinisme qui affectaient de s’en vouloir ne l’émurent pas. Subtil, le Gascon pensa que cette lutte autour de