poussa une porte près des cuisinęs, en ouvrit d’autres : solitude…
— Y a foire à Nérac où chacun vous sait, dit Rosny, la population doit y être.
— Personne, songea le Béarnais ; ainsi est mon cœur depuis la mort de ma mère, le logis fait bien d’être seul.
Il monta, humant les pierres, les ors ternis, les grands meubles. Après les chambres, d’autres chambres. Et mille petites ailes anciennes, de tous côtés, s’exhalaient en fredons subtils du grain des murailles, les rêves du berceau, les vieux contes du loup et de la commère l’oie.
À mesure qu’il montait, le récit martial de sa naissance brûlait son souvenir. La chanson gasconne où s’étaient mêlés, farouches, les appels de la malade et ses cris tragiques, l’effrayant accouchement de la reine l’hallucinaient d’orgueil ; il voulut revoir la grand’chambre où s’était élancée sa vie.
Debout au sommet du large escalier, pâle, le roi étudia les portes. Il en reconnut une, la poussa.
D’abord, il ne vit rien qu’une vague lueur terne et grise. Un souffle moite, le baiser amer des vieilles demeures lui toucha le front, et il entendit, lointain, le rire des fouines.
Arrêté au seuil de la chambre, il ne la reconnaissait plus.
Trois métiers à tapisserie, de haute-lisse, y