par une église rivale, lui représenta en brûlant son corps le poison de l’hypocrisie religieuse et la duplicité de la reine-mère et de sa fille, mais ce qui surtout le peina fut de songer qu’il n’avait eu cette bouche que par une défection de conscience.
Donc, pensa-t-il, en ce mariage l’un calcule et l’autre aime. Lequel ? Fixé, il palpita. Certains hommes vont à l’inconnu comme à la bataille. Au lieu d’exhaler soupirs, de jouer le vague et la défaillance, le danger de la femme le haussa : il reprit jarrets, cœur, cerveau. Dans cette tête gasconne affutée, experte à se reprendre et qui savait si bien changer la douleur en tableaux comiques, une agacière vision se précisa qui faisait de lui l’assistant de ses propres peines, un défilé de tromperie, rêve qui levait un coin de son malchanceux avenir…, et c’était, là-bas, au bout de son regard, flottante dans l’imprécision de la nuit, une nombreuse troupe narguée des femmes, dindonnée des voisins, vêtue de jaune, et allègrement rythmée à travers les ruelles par une batterie d’aveugles qui faisaient pleurer leurs tambours à grands coups de cornes de cocuage.
— Le beau régiment, dit-il d’une voix surette.
Son colonel ne pourra point dire qu’il manque d’hommes ; réquisitionnés ou volontaires, y en aura toujours multitudes.
Fallait-il en rire ? s’en attrister ? Bah ! pensa le Gascon, n’est si grand’folie que d’homme sage, marions-nous.
Le château coiffait ses lumières, il rentra.