torique et littéraire des documents dont il s’agit et la manière dont il convenait de les communiquer au public.
Du reste, le public lui-même en sera juge. Les manuscrits qui ont servi de texte à notre publication, grâce à l’autorisation bienveillante de M. le ministre d’État et de la Maison de l’Empereur, sont, comme nous l’avons dit, conservés à la bibliothèque du Louvre, et il sera toujours facile d’y recourir au besoin. Nous allons en donner la description exacte.
Les Matériaux pour l’histoire des choses arrivées de mon temps forment huit volumes in-4o d’environ six cents pages et d’une écriture très-serrée. Chaque volume se compose uniformément de cinquante cahiers de douze feuilles. Le tout est rédigé en forme de journal, et consigné par écrit de la propre main du marquis d’Argenson, à mesure que les événements se passaient, ou que le souvenir s’en présentait à l’esprit de celui qui tenait la plume. Nous avons vu que, quelques jours avant sa mort, il travaillait encore à ce Journal commencé vers 1725, mais qui remonte plus haut par les réminiscences de l’auteur, ou par les traditions de famille. Il y a même pour le commencement deux rédactions différentes. La plus ancienne, qui a un caractère particulièrement intime et personnel, est intitulée : Matériaux de mémoires de ma vie. Elle se compose de sept cahiers dont le premier manque, et elle s’étend de 1730 à mai 1744, toujours avec des souvenirs antérieurs. Cette rédaction paraît avoir été abandonnée pour celle des huit volumes in-4o, mais elle ne forme pas double