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culeuſes de St. Paris, que le fait l’Auteur des Lettres Juives[1] : &, réellement, la Plaiſanterie, & le Mépris, ſont les ſeules Armes qu’on doive emploïer contre de pareilles Viſions. Ce ſeroit faire Tort à l’Eſprit-Humain, que de le croire capable de donner dans de pareilles Erreurs, s’il n’y étoit entrainé par une Fureur frénétique, qui lui ravit l’Uſage de la Raiſon. Le bas Peuple à Paris croît à St. Paris : mais, beaucoup de ceux, qui lui inſpirent cette Vénération pour le Diacre Janſéniſte, ne croient pas même en Dieu. Ils haïſſent les Jéſuites : c’en eſt aſſez pour béatifier leur Ennemi. S’il prenoit fantaiſie à ceux-ci de

  1. « Ils reſolurent donc de donner au nouveau Saint le Pouvoir de guérir ceux qui auroient Recours à lui par des Ballets & des Chanſons. Un Abbé1, après avoir étudié long-tems en particulier, ouvrit le prémier cet Exercice. Il danſa ſur le Tombeau du Prêtre une Danſe, dans laquelle il y avoir un Pas nommé le Saut de Carpe, que l’Abbé faiſoit dans la Perfection. Il avoit une Jambe plus courte que l’autre de quatorze Pouces, & prétendoit que tous les trois Mois elle allongeoit d’une Ligne. Un Mathématicien, qui chifra le Tems auquel ſa Guériſon ſeroit complette, la régla à cinquante-cinq Années de Cabriolles. » Lettres Juives, Lettre VII. pag. 51.

    1. L’Abbé Becheran.