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Si l’Ecriture ne déterminoit pas notre Sentiment, vous voïez, Madame, combien il ſeroit difficile de pouvoir fonder aucune Certitude ſur des Opinions auſſi oppoſées les unes aux autres. Les Auteurs Juifs nous aſſurent des Faits démentis par les Egyptiens. L’Apparence ſemble être pour ces derniers ; mais, la Religion parle en faveur des autres.

    adito Hammonis Oraculo, Remedium petentem, purgare Regnum, & id Genus Hominum, ut inviſum Deis, alias in Terras avehere Juſſum. Sic conquiſitum collectumque Vulgus, poſtquam vaſtis Locis relitictum ſit, Ceteris per Lachrirnas torpentibus, Moſen unum Exſulum monuiſſe, ne quam Deorum Hominumve Opem expectarent, ab utriſque deſerti, ſed ſibi-met ut Duci cœleſti crederent, primo cujus Auxilio credentes præſentes Miſerias pepuliſſent. C’eſt-à-dire : « Mais, ils s’accordent preſque tous en ce Point, que l’Egypte, étant infectée de Ladrerie, le Roi Bochoris, par l’Avis de l’Oracle d’Ammon, les chaſſa de ſon Païs, comme une Multitude inutile & odieuſe à la Divinité. Ils ajoutent, que comme ils étoient épars par les Deſerts, & avoient perdu tout Courage, Moïſe, l’un de leurs Chefsa, leur conſeilla de n’attendre aucun Secours des Dieux ni i des Hommes, qui les avoient abandonnez, mais de le ſuivre comme un Guide céleſte, qui les tireroit de Danger. » Tacite, Hiſtoire, Livr. V Je me ſers de la Verſion de Perrot d’Alancourt.


    a. Cela n’eſt point dans l’Original ; mais il y a Moïſe un des Bannis. Manethon dit un des Lépreux.