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Notions évidentes, que Boileau n’en eut fait de Cotin & de Pradon.

Le Reſpect, qu’on doit aux Grands-Hommes, ne doit point tenir de l’Eſclavage. Il faut les louër dans ce qu’ils ont fait de bon, & avoir pour leurs Ecrits une Eſtime qui tienne de la Vénération. Mais, il ne faut point adopter leurs Erreurs. Dans les Endroits où ils ſont évidemment fautifs, l’on ne doit avoir aucun Egard à leurs Sentimens. S’ils euſſent eu la Foibleſſe de n’ôſer condamner les Détaurs des Grands-Hommes qui les ont précédez, ils ne fuſſent jamais parvenus au Dégré auquel ils ſe ſont élevez, & ils ne les euſſent jamais égalez.

§. II.


que notre Raison ne peut
nous tromper en ce que
nous appercevons distinc-
tement, et quelle doit
prévaloir sur toutes
les Autoritez.

Il faut d’abord poſer ce premier Principe, que notre Raiſon, qui eſt un Préſent que Dieu nous a fait pour