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ſont incertaines, peu convaincantes, & s’appuïent plus ſur l’Autorité du Vulgaire, que ſur la ferme Croïance des Philoſophes[1].


§. XIX.

Si la Croïance de l’Immor-
talité de l’Ame est es-
sencielle au Carac-
tere de l’Honnete-
Homme ?


Il paroît d’abord, qu’une Perſonne, qui n’attend & n’eſpere rien après ſa Mort, ne ſauroit être retenue par la Crainte, & qu’elle doit ſe porter ſans Remords aux plus grands Crimes.

Je conviens, & c’eſt une Choſe qu’on ne ſauroit mettre en Doute, que la Croïance de l’Immortalité de l’Ame eſt néceſſaire, pour contenir le bas Peuple & les Perſonnes Vulgaires, qui, nées naturellement mauvaiſes, agiſſent

  1. Cum de Animorum Æternitate diſſerimus, non leve Momentum apud nos habet Conſenſus Hominum, aut timentium Inferos, aut colentium : utor hac publicâ Perſuaſione. Seneca, Epiſtolâ CXVII