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pourront ſe reconnoître par quelque Endroit, s’ils prennent la Peine de s’y regarder avec Attention, & dans le Deſſein de ſe voir tels qu’ils ſont effectivement.

Poursuivons l’Examen du Pédantisme de Montagne. On lui reproche les Citations qu’il a miſes dans ſes Ouvrages, comme s’il avoit cru qu’elles dûſſent ſervir de Raiſons démonſtratives. Il me ſera aiſé de réfuter cette Critique. Montagne n’a rapporté les Paſſages des différens Auteurs qu’il a citez, que pour donner le Plaiſir & la Satisfaction au Lecteur de voir d’un ſeul Coup d’Œuil la Penſée qu’il lui offre, & celle de l’Auteur qu’il imite. Il étoit bien-aiſe d’offrir à l’Imagination ſes propres Richeſſes, & les Tréſors dans leſquels il les avoit puiſées. Mais, comment le Pere Mallebranche ſe récrie-t-il ſi fort ſur ces Citations que Montagne emploïoit pour des Raiſons, lui qui veut prouver par l’Apocalypſe, que cet Ecrivain faiſoit mal d’avoir de la Vanité. Il n’eſt rien de ſi plaiſant, que ce Paſſage : & l’Endroit, où il eſt placé, en augmente le Comique. Le Pere Mallebranche, après avoir fait un long Détail de la vaine Science des Pédant de leur Affectation à