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même ce Fait, il ne s’enſuivra pas qu’on partage l’Intelligence d’un Aminal en partageant des Eſprits vitaux. On la détruit, au contraire, entièrement ; & les Mouvemens, qu’on apperçoit dans ces Parties, ſont uniquement cauſées par les Eſprits qui ſe retirent. Ainſi, l’Objection qu’on fait, que l’Ame, étant corporelle, ſeroit diviſible en pluſieurs Parties, dont chacune ſeroit une Ame, ne peut avoir lieu, même dans les Animaux ; parce que ces Parties diviſées & ſéparées ne ſont plus que de ſimples & menus Corpuſcules, qui n’ont plus aucune Senſation ni aucune Connoiſſance.

§. XVII.

Que l’Ame est spirituelle,
et qu’on est obligé de la
croire immatérielle.


Je viens, Madame, d’établir la Poſſibilité de la Matérialité de l’Ame Humaine. Mais, quoiqu’elle eut pû être matérielle, raiſonnable, & immortelle, il a plû à Dieu de la faire ſpirituelle, & d’une Subſtance qui ne tombe point ſous nos Sens. Cela ne détruit pas le Siſtême, que je viens de vous expli-