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vent point empécher que l’on ne s’en tienne au Contentement unanime de tous les autres, je conclus encore, qu’il faut donc croire, que, pendant un Tems, il a éxiſté pluſieurs Divinitez ; tous les Peuples dormant à cette Croïance leur Conſentement, & ce Conſentement univerſel étant une Preuve évidente de la Vérité d’une Choſe.

Quiconque voudra éxaminer de Sens froid, & ſans prévention, ces Raiſons, en connoîtra aiſément la Vérité : il abandonnera d’autant plus aiſément l’Erreur dans laquelle il étoit, qu’elle devient contraire à la bonne Maniere dont il faut prouver l’Exiſtence de Dieu, de laquelle je crois qu’on peut faire une Démonſtration, auſſi évidente, qu’il eſt évident que les trois Angles d’un Triangle ſont égaux à deux droits.

§. VIII.

de l’Existence de Dieu.


Personne, à ce que je penſe, n’eſt aſſez ſot & aſſez extravagant, pour ôſer nier qu’il n’y ait quelque Choſe qui ait exiſté de toute Eternité ; & il eſt im-