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traitte principalement en Métaphyſique, de Dieu, & des Choſes qui font au-deſfus de la Nature.

Si nous nous arrétons aux Sentimens d’un illuſtre Philoſophe, la Métaphyſique, & la Théologie Scolaſtique, ne ſervent à rien, & ne donnent à l’Entendement aucune Connoiſſance nouvelle. Chacun peut voir, dit Locke, une Infinité, de Propoſitions, de Raiſonnemens, & de Concluſions,… dans les Livres de Métaphyſique, de Théologie Scolaſtique, & d’une certaine Phyſique, dont la Lecture ne lui apprendra rien de plus de Dieu, des Eſprits, & des Corps, que ce qu’il en ſavoit avant d’avoir parcouru ces Livres[1].

Cet Auteur eut pu ajouter, que ces Ecrits, loin de ſervir à inſtruire, empêchent de trouver la Vérité, par la Confuſion que cauſent les Idées fauſſes dont ils rempliſſent l’Entendement. La Métaphyſique Scolaſtique, & les Queſtions inutiles dont elle eſt ſemée, ſont auſſi pernicieuſes à l’Eſprit, que les Regles de la Logique d’Ariſtote. Elles ſont plus propres, dit Mallebranche[2],

  1. Locke Eſſai Philoſophique ſur l’Entendement Humain, Livr. IV, Chap. VIII, pag. 791.
  2. Recherche de la Vérité, livr. III, Chap. III, pag. 181.