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§. XIX.

du Mouvements des Atomes.


Puiſque vous m’avez forcé, Madame, à prendre Parti pour Gaſſendi contre Des-Cartes, quoiqu’à vous dire le vrai, je ne ſois pas trop affermi dans mon Opinion, je vous expliquerai cependant, par le Mouvement des Atomes, pluſieurs Effets de la Nature, qui nous ſont cachés, & qui tiennent de l’Obſcurité des Principes généraux de la Phyſique.

Lucrece nous aſſûre que les Atomes ſont dans un Mouvement perpétuel, qu’ils ont eu de tous les Tems. Mais, nous corrigeons cette Erreur, & nous ſavons que Dieu, en les créant, a été leur prémier Moteur.

Le Changement perpétuel qui s’obſerve dans toutes les Choſes a occaſionné le Sentiment de Lucrece[1]. Il a crû

  1. Nam certè non inter ſe ſlipata. coheret
    Materies ; quoniam minui Rem quamque videmus
    Et quaſi longinquo fluere omnia cernimus Ævo,
    Ex Oculiſque Vetuſtatem ſubducere noſtris