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les autres. La Raiſon, ou la Lumière Naturelle, étant un Don du Ciel, qui nous a été donné pour nous conduire, je les exhorte à en faire Uſage. C’eſt le Moïen le plus sûr pour connoitre la Vérité.

J’espere que mon Ouvrage ſera de quelque Utilité aux véritables Savans ; quoiqu’il ne contienne rien à quoi ils n’aient peut-être déjà réfléchi eux-mêmes. Cependant, s’ils n’apprennent rien de nouveau, je crois qu’ils me ſauront quelque Gré d’avoir mis dans un ſeul Point de Vûe toutes les Raiſons capables de faire voir aux Hommes de quelles Précautions ils doivent uſer avant d’ajouter Foi à certaines Opinions.

J’ai rapporté, avec toute l’Exactitude qu’il m’a été poſſible, certains Paſſages des plus grands Hommes, que j’ai rendu comme les Garans de mes Sentiment. Ceux, qui n’ont pas une grande Littérature, m’auront Obligation d’avoir trouvé le Moïen de leur mettre ſous les Yeux des Paſſages qu’ils n’euſſent point été chercher dans les Originaux ; & de leur faire parcourir les Ecrits des plus illuſtres Savans, ſans qu’ils aient la peine de les concilier eux-mêmes ; en ſorte,